La vie est t-elle trop courte ?

La vie est t-elle trop courte ?
Photo by Nathan Hulsey / Unsplash

Nous recueillons les regrets de ceux pour qui le temps est passé trop vite.


La certitude laisse des traces auxquelles il est difficile de renoncer, et les moments de doute sont accusés de faire passer le temps trop vite, en repoussant nos envies à plus tard. Hier, tu étais certain d’une chose, l’ambition te fait prendre le large, puis un jour, cette nouvelle terre, aura elle aussi, l’envie d’ailleurs.

Tout est souffrance, sans qu’elle ne soit inévitablement douloureuse, mais il est apaisant de penser que nous cueillons de quoi faire cesser la faim et qu’à ne rien cueillir nous en mourrions. Pouvons-nous tout de même, imaginer que le temps fasse ses propres changements ? Imaginer qu’il passe, tout simplement, au fils de tous ces paysages que nous rencontrons. Nous ne serions plus seulement des cueilleurs mais des Hommes qui observeraient la terre s’alimenter et exister à travers le temps.

Tout est voué au même résultat, tant que l’on part des mêmes principes et plus fort ils sont, plus la peine se fera ressentir, alors que le temps passé pourrait suffire à marquer la différence. Nous luttions hier, contre un danger qui n’existe plus, dont le temps a eu raison. Plus rien ne sert de s’en défendre, car même la douleur la plus semblable ne pourra être celle d’autrefois.

Qu’est-ce que la chance si ce n’est l’épave d’un beau voyage qui n’a su excéder son propre temps ? La chance fait même exister la perte sans qu’elle n’ait eu lieu, mais elle ne salue jamais celui qui ne risque rien, ni celui qui possède déjà de quoi s’exprimer, qu’il soit heureux ou non, elle existe là où rien n’est écrit, là où la pensée ne s’est pas encore infiltrée. La chance ne loge pas avec le bonheur, mais avec le temps.

La perte est douloureuse et c’est en vain que nous tentons d’éloigner ce qui nous y fait penser, pourtant ceux qui l’ont vu déshabillé, ont témoigné avoir été charmé. Tout le monde comble sa faim, sans se demander qu’elle est telle, parfois la question nous vient une seconde et très vite elle voudrait que nous nous contentions du présent, parfois riche, parfois insuffisant, mais très souvent, nous pensons qu’il devrait suffire; le fait-il ? Est-ce qu’il suffit ?

Le présent aurait le devoir d'échapper aux désirs, alors comment l’avenir pourrait avoir de quoi répondre au passé ? La chance c’est ce que l’on n’a pas besoin d’aller chercher, mais qui signifie toujours quelque chose de perdu, alors à quoi bon retenir le temps, si ce n’est pour faire durer son lot de peine.

Apprenons à laisser le temps passer et à cesser de se nourrir en pensant à ceux qui ont faim. Tendre la main vers n’importe quels fruits, c’est souffrir d’absolument tout, sans pouvoir en finir. Gavé, de tous les parfums sur terre, l’humain ne croit plus à sa propre douleur : Il y pense. Il pense à la chance et à la peine des autres et hallucine quand il se rend compte qu’il a encore faim.

L’amour est de loin le plus fort des soulagements. C’est une expression qui n’a pas besoin de langage, car le pire est déjà arrivé.

Si l’homme amoureux semble aimer de toutes ses forces, la femme, pour aimer, doit s’ôter, de toutes ses forces.

Vivre en tant que femme à quelque chose d’atrocement facile et très complaisant, elle provoque le désir qu’elle croit contrôler, cependant être désirée par un homme n’est pas chose légère. Une femme désirée et une femme dont l'intégrité est menacée.

Pour la femme, consentir c’est avoir plaisir, nous ne prenons de plaisir durable que ce consentement, qui tend à l’infini; c’est même cet infini précisément qui est jouissif. Vous entendez bien que je n’amoindris absolument pas la vie sexuelle des femmes, car il est si rare qu’une femme consente, même si elle le prétend. C’est bien pour cette raison qu’elle se retourne contre ses partenaires, qui prient dans leurs propres conflits ont minimisé cet acte. Consentir est douloureux et n’est pas anodin et c’est bien en cela que la femme ne parvient pas à avoir plaisir. Nous pourrions nous occuper des heures à citer les torts des hommes et ceux des femmes, alors qu’il existe simplement dans leurs rapports, quelque chose que nous ne savons pas apprécier.