Avoir le choix

Avoir le choix
Photo by Nadejda Yanchuk / Unsplash

Chacun se positionne et observe son jeu, quand l'un te convainc d'échanger vos cartes, l'autre les tient fermement. Son jeu, qu'il soit bon ou mauvais, est le choix du hasard ou hasard de Dieu, c'est une clef qui ouvrira bien une porte. Il a une mission à accomplir, quelque chose dans les mains dont la valeur est à révéler. Pour celui à qui ça n'importe peu, ce qui fait sens, c'est la victoire. 

Pour appliquer leurs lois, ils n'oublieront pas de les modeler à tes désirs, non pas en les comblant, mais en les créant.

Dans une population si malheureuse, à qui le confort ne manque pas, dont les demandes sont entendu, et la vie tant facilité, de quoi manquons nous ?

Qu'est-ce que le confort ? De quoi nous plaignons nous ? Qu'est-ce que nous pouvons bien avoir à demander ? C'est pourtant bien expliquer, tout est extrêmement détaillé et pourtant, ça ne cesse d'être assez précis. J'ai l'impression que le jour où ce sera suffisamment facile à comprendre, c'est que j'aurai arrêté de réfléchir. J'aurai accepté que le monde ait besoin de route pour s'y retrouver et de chemin pour ceux qui veulent s'y perdre. 

Quand on a voulu tout simplifier, on aurait dû penser à laisser de la place. Aujourd'hui encore, on crée de nouveaux mots en pensant lutter contre ceux qui existent déjà. 

Fais de la place, ne cherche pas tes mots s'ils ne viennent pas, ne cherchent pas un passage plus court et prend celui qui est devant toi. Le choix, c'est avant tout de prendre comme tel, de prendre l'incertitude quand elle est là, d'écouter la haine et de savoir la traduire. Ce qu'à première vue, tu ne veux pas est ce que tu peux avoir de plus subjectif. Met à ton hameçon tes plus lourds secrets, tu péchera les poissons les plus rares. 

On entend souvent qu'il faut apprécier ce que l'on a, mais ce que l'on me donne et ce que je construis est différent. Apprécier le confort est parfois plus aveuglant que confortable. 

N'oublie jamais d'avoir le choix, et de refuser de porter ce qui n'est pas à toi. C'est sûrement une belle façon d'aimer, mais ça ne payera pas la prochaine manche. 
Tu ne pourras rien décider sans choisir, si c'est déjà trop lourd avant même de partir, c'est soit que tu vas dans le mauvais sens, soit que tu es déjà bien embourbé et qu'il est temps de rentrer. 

Moins tu as le choix, plus ils l'ont, et s'ils t'ont convaincu, tu penseras même être quelqu'un de bien. 

Ton jeu, tu l'as tenu fort, tu as eu peur que quelqu'un le voit, te le retire ou le mérite plus que toi, mais peut-être qu'il ne voyait que toi, les mains liées et l'esprit préoccupé. Tout ce qui te rentre dans la tête, les offenses et les doutes, sont peut-être les seuls à t'appartenir et la seule source d'amour que tu doives écouter. C'est une cruauté qui préfère te savoir incomplet qu'assimiler à quelqu'un d'autre.

L'horizon n'est pas seulement de ciel et de mer, il débute où tu te trouves. 

Avoir le choix, c'est regarder ses cartes et se demander qui les a mit là